Au-delà des auteurs, l’optimisme trouve également une résonance sur le digital. Nombreux sont les blogs qui décident de parler uniquement de bonnes nouvelles ou de ce qu’il y a de positif dans l’actualité. A l’image de NewZitiv , un blog qui prend le contre pied du fatalisme et du pessimisme qui animent les médias traditionnels. Ou encore, avec moins de légèreté - car lancé par un groupe d’économistes - mais avec le même état d’esprit, le site « tous optimistes ». Ce groupe d’économiste souhaite faire passer un message simple : « Halte aux déclinologues ! Voilà des années que les média et les politiques nous rebattent les oreilles de «la France est fichue », « on va dans le mur », « on court au désastre »… A l’initiative d’un groupe d’économistes, nous avons décidé de rassembler un ensemble d’hommes et de femmes de tous âges et de tous univers bien décidés à démontrer que, non seulement la France n’est pas fichue, mais qu’il existe au sein de notre pays suffisamment de ressources et d’énergies pour relever le défi. » Dans une démarche artistique, on trouve le travail d’Elvire Bonduelle qui a décidé, en référence au « meilleur des mondes possibles » de Leibniz, de concevoir un numéro spécial du journal du monde. « Le Meilleur Monde » est alors une compilation uniquement d’articles positifs. Trois mois furent nécessaires à cette artiste pour réunir suffisamment de matière. Un constat : par numéro, seul 1% des articles est positif.
A un niveau international, l’optimisme est également de rigueur… Après le Bhoutan, l’OCDE et la Corée du Nord, l’ONU s’intéresse au bonheur comme indicateur de progrès économique et social. L’assemblée générale de l’ONU a adopté en juillet une résolution invitant les Etats membres à élaborer de nouvelles mesures tenant compte de l’importance du bonheur dans leurs politiques de développement, sous l’impulsion du Bhoutan, coauteur de la résolution et qui depuis 1972 a intégré le bonheur pour calculer la qualité de vie de ses concitoyens. Délaissant le classique PNB (Produit Nationale Brut), le Bhoutan a ainsi développé le BNB, Bonheur National Brut. Ce nouvel indice se base sur quatre autres indices pour définir le niveau de vie - l’indice la croissance et le développement économique responsables, la conservation et la promotion de la culture, la sauvegarde de l'environnement et l'utilisation durable des ressources, et la bonne gouvernance responsable-.
Et les marques ne sont pas insensibles à l’optimisme : on observe une multiplication des initiatives. Au mois d’août, c’est Levi’s avec sa nouvelle campagne « Go Worth 2011 » qui prônait l’optimisme, la créativité de la jeunesse. L’optimisme dans cette campagne est alors sublimé par le poème de Charles Bukowski « The Laughing Heart», récité par la voix off.
Dans un style plus “candide”, c’est une banque, secteur qui a effectivement besoin d’optimisme, qui reprend à son compte cette notion. Le Crédit Agricole a lancé en fin de semaine dernière une campagne signée « Le bon sens a de l’avenir ». Une publicité qui tombe à point nommé - sans parler de la réalisation ou de la pertinence - pour la banque qui souffre en bourse, comme les autres banques. Cependant, n’y voyez aucune relation, comme l’affirme Bertrand Corbeau, directeur général de la Fédération nationale du Crédit Agricole « Ce n'est pas une pub en réaction au contexte actuel ».
En cette rentrée, Ikea surfait également sur cet état d’esprit avec sa nouvelle campagne. Mieux, Ikea, pour ses trente ans, invente carrément un nouvel état d’esprit venant du grand nord : « Njut ! », qu’il convient de prononcer « niout » et qui signifie « Se lâcher, Vibrer et profiter ». Une nouvelle stratégie de communication qui a pour but de « redonner au plus grand nombre le pouvoir de changer le monde et en premier lieu leur monde en soufflant un vent d’optimisme sur cette rentrée » comme le précise Stefan Vanoverbeke, directeur général de Ikea France. En somme, de l’optimisme.
Dans une démarche encore plus globale, la marque de café Maxwell a lancé au Canada, au pays des êtres gentils et polis, une campagne intitulée « Faites quelque chose de bon ». Cette campagne décline tout le concept de l’optimisme, reprenant même sa métaphore la plus connue avec la vision du verre à moitié plein ou à moitié vide, adapté ici à une tasse à café, malin. La marque a ainsi mis en place un site, ici, qui propose de faire des pauses d’optimisme, des spots de pub, un mur de l’optimisme et des cafés de l’optimisme, proposant café, cookies et wifi gratuits et bien sûr des infos optimistes.
Il est inconcevable de parler de l’optimisme sans évoquer LA marque qui en fait son leitmotiv depuis sa création et qui le défend avec encore plus de ferveur depuis quelques années. Cette marque adore le père noël et les ours polaires, elle possède une bouteille emblématique … Coca-Cola. La marque qui en 2006 signe pour la première fois « ouvre du bonheur, ouvre un coca-cola ! » a depuis fait de cette signature sa vision, son projet. Son dernier opus, « The Great Happyfiction » reprend alors ce territoire. Coca-Cola va même plus loin et a mis en place depuis 2010 L'Observatoire du Bonheur.
L’optimisme devient une réelle tendance de fond à tous les niveaux de la société, un antidote contre la morosité ambiante. Pour les marques, l’optimisme peut alors devenir une posture, une démarche, un engagement et ainsi leur permettre de revenir aux fondamentaux de la publicité : informer et divertir.
« L'optimiste est une forme de courage qui donne confiance aux autres et mène au succès. » Baden-Powell